vendredi 23 novembre 2012

Sourire quand même : l'histoire de Josef et les autres...



"Sourire quand même", c'est la devise d'un club de gentlemen exceptionnels dont faisait parti mon arrière-grand-père Josef. Il s'agit de l'association des gueules cassées et je souhaite aujourd'hui vous parler d'eux. 


Durant la première guerre mondiale, en Meuse, quelque part entre Verdun et l'Argonne, une balle a traversé la mâchoire de mon arrière grand-père. Il a survécu avec une partie du visage en moins, et des frères en plus : Les gueules cassées

Cette association fondée en 1921 et reconnue d'utilité publique en 1927, a permis à des hommes comme mon arrière-grand-père de retrouver une dignité et de pouvoir se regarder bien en face dans le miroir quand les gens dans la rue détournait leur regard. 

C'est sûrement grâce à eux que Josef est redevenu le grand séducteur qu'il avait avait été avant la guerre, qu'il a trouvé le courage de se remarier, après que sa première épouse lui ai préféré un homme "en bon état". C'est aussi sûrement grâce à eux qu'il apparaît de temps à autres sur les photos de famille, avec la petite pudeur d'arborer son meilleur profil, celui du trou d'entrée de la balle, pas celui de la sortie. 

Vous allez me dire que ce n'est ni le lieu, ni le moment et pourtant... A mes yeux, ce sera toujours le lieu et l'endroit car biensûr si le nom de "gueules cassées" vous l'avez forcément entendu dans vos cours d'histoire, ou vu dans le fameux film la chambre des officiers, vous ne savez pas qu'ils existent toujours. 

Presque un siècle après le début de la première guerre mondiale, la guerre, les opérations extérieures, les interventions, fabriquent encore de ces hommes exceptionnels qui refusent d'être des handicapés, refusent de cacher leur infirmité à la face du monde. Ils choisissent tout comme Josef à l'époque, de réapprendre à vivre et rester debout dans cette adversité.

Je voulais les saluer, leur dire combien leur solidarité est belle. Et combien elle me touche et m'inspire chaque jour. 

Quand la vie me malmène, comme elle malmène chacun d'entre nous, je pense à eux (et elles). Je me dis que si ils réussissent à "sourire quand même", je le dois aussi. Je le dois à Josef et ses camarades qui ayant abolis leurs grades et la diversité de leurs conditions sociales, sont devenus des frères, nés des mêmes parents : l'honneur et l'infortune.

J'espère vous avoir fait découvrir quelque chose que vous ne connaissiez pas ou redécouvrir quelque chose que vous aviez oublié. J'espère aussi que vous saurez retirer le meilleur de cette histoire et que vous aurez envie d'en savoir plus sur eux.



2 commentaires:

  1. oui tu m'a fait découvrir quelque chose ce soir. Merci

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  2. C'est bien le but! Parler vernis à ongles ça va un moment, non?

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