lundi 26 août 2013

L'extase dans la cidrerie d'Usurbil


Il y a des gens qui reviennent du pays basque avec des espadrilles et des coups de soleil et les autres. Si c'est pour vivre les vacances "en parisien" autant rester chez soi, n'est ce pas? 

Aujourd'hui je vous emmènes dans l'endroit que je vous recommande le plus chaudement du monde. Si nous étions dans une vie rêvée, ce restaurant serait ma cantine. 

Ça se passe à Usurbil, il n'y a pas de panneau, pas de réclame, rien.... Et oui, avez vous besoin d'une pancarte pour rentrer chez vous? 

A peine installées au milieu d'une table d'une bonne trentaine de convives tous basques (et parlant donc basque, quelle lapalissade je fais là), la gentille dame dynamique qui nous servait est venue nous plaquer sur la nappe en papier une bonne grosse baguette de pain croustillant et des tranches de saucisson délicieux. Elles nous a expliqué le plus doctement du monde que les énormes fûts de plusieurs centaines de litres n'était pas là pour la déco, mais pour se servir à volonté, de toutes les boissons (de production locale) que nous souhaitions.



A ce moment là j'étais déjà hystérique, car je sentais ce qu'il allait se passer. J'étais à la maison. Les types autour de moi avait des mains larges comme des battoirs, la chemise à carreaux était rigueur (coup de bol, j'en portais une de chez Armor Lux), les plats chargés comme des offrandes défilaient autour de nous. J'ai engagé la conversation avec les voisins, qui m'ont expliqué qu'à eux 4, ils représentaient tous le pays basque espagnol de Bilbao à Vitoria-Casteis, en passant par San Sébastien. Je leur ai répondu que je venais du Finistère, devant leur mine incrédule, j'ai dédaigné ma carte d'identité délivrée par la préfecture de Quimper. Non seulement ils connaissaient, mais mieux que la majeure partie des français.
Nos plats sont arrivés, ils m'ont ordonnés de manger qu'on parlerait plus tard. J'ai obéis et ne me suis pas fait priée pour finir mon assiette. 
Cette cidrerie est pour moi LE restaurant de l'année. Celui qui lamine tous les autres d'un bon gros revers de la main sur une table en bois. 
Les poivrons fourrés à la morue m'ont donnée envie d'apprendre le basque et vite... 



Les chiperones en su tinta étaient eux aussi des merveilles, primitives et raffinées.



Ma mère a succombé devant je cite "la meilleure viande depuis des années", en la présence d'un tournedos sublime servi avec des poivrons et des frites maison croustillantes et douce. 



Le coup de grâce, celui qui vous fait tombée amoureuse à jamais est arrivé avec la meilleure association jamais tentée dans le domaine du fromage : brebis (forcément basque), pâte de coing et noix. J'en veux plus, toujours plus. 


On s'est quitté avec un café fort à réveiller les morts, comme celui de la cambuse du chalutier de mon parrain. 

J'ai le droit de venir quand je veux, mais vite, qu'ils m'ont dit. 
Je reviens bientôt, coureuse de grand chemin que je suis, mais je ne sais pas quoi leur rapporter de meilleur que ce que eux m'ont servi ce soir là. J'ai dessinée la Bretagne sur la table, pour leur montrer d'où je venais vraiment. Ils ont validé. On s'est moqué du cap Finistere de Galice, en se disant que c'était une contrefaçon du mien. 

En repartant, j'étais triste de laisser des gens comme je les aime et heureuse de savoir qu'ils existent. 

Je vous donne l'adresse à une condition, si vous y aller, ne jouez pas les touristes. Préparez vous à prendre dans vos bras un monde. Ne soyez pas observateur et participez à cette grand messe payenne avec toute votre ferveur gastronomique. 

Demandez la moi. 

De la grandeur des mes modestes



Certains utilisent l'expression de "vieille famille" ou de "grande famille". Cela signifie que l'on a une belle histoire enluminée, des grands sentiments, des traditions et tout le tralala qui va avec. 

Je viens d'une de ces familles d'aristocrates d'un genre très particulier. Nous n'avons pas de titre, pas de rang, pas de terres. Nous n'avons pas d'armoiries et encore moins de château. 

Nous sommes tous enterrés dans la partie "pauvre" du cimetière, celle sans grands monuments ornementés, sans "de profundis", sans croix pour une partie, et pourtant c'est mon panthéon.

A force de vivre depuis l'enfance parmi eux, je n'ai acquis que tard la conscience de la grandeur des miens et de la noblesse immense de mes aristocrates prolétaires. Il a fallu que je me frotte à d'autres us, d'autres coutumes, pour réaliser combien ils étaient rares. Ils ont tous souffert avec dignité, et été courageux en silence. Aujourd'hui, je vous livre des fragments de leurs vies. J'espère qu'ils et elles vous inspirerons, ou vous donneront l'envie de regarder votre famille avec le même œil:

- Jean-Noël, mon arrière grand-père, dont le premier salaire fut une pièce à trou et qui avec son frère Yvon, se prêtaient leur seule paire de chaussures à tour de rôle. Mécanicien de génie, il fut décoré pour avoir sauvé l'équipage de son sous-marin. 

- Yvon, qui fit le tour du monde des dizaines de fois sur un cargo, et dont la dernière phrase fut "maintenant, je suis prêt à aller au pôle nord" alors que sa femme lui nouait une écharpe autour du cou dans son jardin.

- Marcel, mon grand-père de cœur,  enfant de l'assistance publique, bête de somme dans les fermes, il devint bosco et remonta le golfe du saint Laurent en entendant chanter les baleines. 

- Anne, mon arrière grand mère, brodeuse, a appris le français à l'école et traversa la France en portant sa coiffe.  Étant la seule femme du village à savoir écrire, à 16 ans, elle rédigea pour toutes les autres des lettres pour leurs hommes partis à la guerre.

- André, mon grand tonton, passa sa vie sur les remorqueurs de haute mer à la recherche de bateaux en perdition dans la tempête. Depuis 50 années, il ne bois plus une goute d'alcool.

- Jeannette, ma grand-mère, qui travailla à la chaîne des décennies pour remplir des boîtes de sardines, de maquereaux et de thon. Elle a eu le cran de divorcer la tête haute dans les conservatrices années 60 bretonnes.

Je n'aurai jamais la même vie qu'eux tous et j'ai parfois l'impression de les trahir un peu. Un jour mon parrain, patron pêcheur en mer d'Irlande, m'a dit "toi, tu es quelqu'un", parce que chez nous, soit on est "quelqu'un", soit on est "personne". Ça a été le plus beau compliment que j'ai reçu. 

Je ne sais pas comment leur dire que ce sont eux les "quelqu'un" et que moi je godille derrière pour être un jour aussi honorable. Je les aime avec leur mains déformées, leurs visages cadenassés, leur absence de manières. Ils ne feront jamais de grands discours, c'est pas le genre de la maison. Pourtant ils sont tous des leçons de vie, la vraie.

Biensûr j'ai tiré des caisses sur les criées, traîné un peu mes guêtres dans les chalutiers, et butté les patates, mais ils ont toujours (et moi aussi) su que la vie qui m'attendait est bien différente. Je resterai toujours leur obligée, et partout où j'irai je raconterai que connais des héros et des grandes dames. 


dimanche 25 août 2013

Le campo real resort à Torres Vedra (Portugal)

Je me permets aujourd'hui de faire un petit article sur l'hôtel dans lequel nous avons passé nos vacances. Je dois vous avouer que je suis tombée en arrêt sur internet devant les très luxueuses façades jaunes, et la mention d'un vrai spa. 



Dès notre arrivée, nous avons été délestées de nos bagages par un chasseur d'une incroyable gentillesse qui nous a rapidement expliqué qu'il garerait notre voiture dans le (spacieux) garage en sous-sol afin qu'elle reste fraîche quand nous souhaiterions la reprendre. 





La seconde bonne surprise a été la superbe dimension des chambres et la qualité des salles de bains (garnies d'une foule de produits eco-friendly). Nous ne jouons pas au golfe, cependant la vue sur le Green à perte de vue a presque donné envie à ma mère de tenter l'expérience. Une machine nespresso, un large assortiment de capsules et des poires Rocha, typiques de la région nous attendait.



Avant de partir visiter la région nous avons profiter du spa, une vraie petite merveille dont je n'ai pas pu prendre de photo, et des deux piscines (les plus propres jamais vues de ma vie).



Un autre point très appréciable l'hôtel disposait d'un bar bibliothèque qui servait pour des sommes très modiques des cocktails extrêmement bien réalisés (ici, un grand classique, le mai tai : totalement vintage et estival). 



Je me suis aussi laissée trainasser longtemps dans le superbe salon commun, parfait pour faire connaissance avec la clientèle très familiale et avenante. 



Je reviens bientôt pour un nouvel article sur la nourriture (délectable)... 

jeudi 22 août 2013

La réhab suite : un tatouage de plus en moins



Il y a trois ans, mon petit ami de l'époque était victime d'un grave accident d'escalade. J'aimais vraiment cet homme. Nous ne savions pas si il remarcherait à ce moment là. 

Alors pour lui prouver mon attachement dans l'adversité, je suis partie me faire tatouer son prénom, en lettre cyrillique (avantage d'être semi-russe). Je serais restée auprès de lui, même invalide, cela m'importait peu. Je l'aimais. Je l'ai soigné, aidé, attendu, je lui ai remonté le moral quand il pleurait, j'ai parcouru des milliers de kilomètres pour le voir, dépensé sans compter pour qu'il dispose de ce qu'il y a avait de mieux pour lui. 

Puis une fois remis sur pied, il m'a quitté pour une donzelle plus bourgeoise et plus catholique que moi. Il a au passage appelé mes parents pour leur expliquer à quel point il ne pouvait pas rester avec une femme aussi dépravée (comprendre pas vierge) que moi (chose que tous parents souhaitent n'avoir jamais à entendre sur leur enfant). 

J'ai souffert comme je ne pensais jamais pouvoir souffrir, bu tous les soirs pour réussir à m'endormir, ingéré toutes les petites pilules que mon médecin à bien voulu me prescrire juste pour m'anesthésier un peu, envisagé chaque virage sur la route comme celui qui pourrait apporter la fin de ma douleur pour peu que je garde les roues droites et que j'accélère un peu. 

J'avais toujours son prénom tatoué, lisible de moi seule, juste sous le sein gauche, à la place du cœur. Je ne pouvais pas le regarder, pas me toucher, en dépit du fait que je ne regrettais pas un instant d'avoir fait réaliser ce tatouage dans les circonstances citées plus haut. 

Mon corps est déjà couvert de cicatrices, de sutures, de marques, d'éraflures en tout genre (tiens, j'ai même des agrafes en titane quelque part), ce prénom n'en était qu'une de plus. 

Je vous l'ai dit, le mois d'août est celui de la réhab, alors j'ai pris rendez vous pour faire supprimer ce stigmate. Mes autres cicatrices resteront en dépit de ce que propose mon chirurgien esthétique. Je suis fière d'elles toutes. Elles me rappellent ce que j'ai ce que j'ai été capable de faire et combien de morceaux de moi j'ai été capables d'abîmer pour arriver là aujourd'hui.

Ce gros faisan épouse en grandes pompes la jeune fille de bonne famille pour laquelle il m'a quitté en septembre prochain, dans MA Cornouaille (passe encore), à la date anniversaire du mariage de MES parents (sacrilège ultime).

Je lui souhaite une union comparable à la technique qui va me permettre de me débarrasser de son prénom à jamais. C'est à dire longue, coûteuse et douloureuse.



mardi 20 août 2013

Et la réhab alimentaire ça donne quoi?


Peu de viande mais de très bonne qualité


Des tomates bio de la Torche comme si il en pleuvait


Une overdose de ratatouille maison


Un homard venu en voisin et une salade de tomates anciennes. 


Enfin de l'hojicha bio! Recherché depuis des années.


Des lentilles corail au curry. Ma tocade du moment









jeudi 8 août 2013

Mamie Jeannette conduit!



Voilà six mois que mamie Jeannette est malade, après un tour par l'hôpital, et une longue convalescence aujourd'hui elle a repris sa voiture pour la première fois. 

Ah oui, j'allais oublié elle a 85 ans et une ford fiesta!

Portugal! Portugal! Portugal!

Il y a trois jours, mes projets se résumaient à continuer à m'user la manucure sur de la menuiserie et travailler mon bronzage plus agricole (depuis le début de l'été j'ai décidé inconsciemment  de bronzer exclusivement en daisy dukes shorts, et T-shirt grunge, bilan je suis more red neck than ever). 


Un tour sur internet mardi soir, et nous voilà avec une réservation dans un beau resort avec marbre et voiturier, ICI

Après la route j'ai réservé le Spa, histoire de nous détendre. J'ai aussi vu que notre hôtel avait un lounge bar assez convainquant...

Au programme, des ballades, Lisbonne en long et large, et tout ce que la formidable région de l'Estremadura peut avoir à offrir. 

La réhab parfois c'est très dur.

lundi 5 août 2013

La distillerie des Menhirs à Plomelin


Hop! Hop! Aujourd'hui on va chez Eddu, chercher du whisky réalisé sur une base de blé noir. 


Il y a plus d'un mois, je suis allée avec le capitaine Némo, acheter du whisky directement à la distillerie. Vous allez me dire le whisky breton = coup marketing, et vous aurez tord! 

Dans ma famille nous sommes clients depuis la toute première cuvée en 2002, pour tout dire il s'agit même du whisky favori de môman. Nous avons toujours une bouteille de Silver en cours, inamovible parmi les écossais qui eux, ne sont que de passage. Tant et si bien que le "placard à whisky" est devenu une marque de fabrique de la maison, et que le Eddu silver est devenu LA boisson emblématique des apéritifs autour de la table de cuisine. 



A l'exception de mon père, personne n'avait encore mis les pieds à Plomelin. Nous étions seuls ce jours là pour le début de la visite. L'épouse d'un des fils du fondateur de la distillerie nous a très bien accueilli, nous demandant d'entrée de jeu si nous étions plutôt intéressé par le whisky ou par le pommeau (leur pommeau est une vraie petite bombe ultra primée). Comme nous étions plutôt la pour la collection du capitaine, la jeune femme a orienté sa visite à notre demande.



Nous nous sommes promenés dans toutes les salles, mon gros coup de cœur allant à celle rempli de tonneaux dans une superbe lumière jaune. Il faut signaler en outre qu'une partie de ces fûts sont taillés dans des chênes de la forêt de brocéliande, histoire de jouer local.


Cela ne se voit pas mais l'odeur qui règne absolument partout est fabuleuse entre le bois, les fruits et les céréales.

Nous sommes répartis avec un échantillon représentatif de la production. Les tarifs sont taccessibles pour des whiskys artisanaux de cette qualité. Il faut compter une grosse trentaine d'Euro pour une bouteille de Silver et une soixantaine pour une bouteille de gold. Nous n'avons pas acheté de bouteille de la cuvée Grey Rock qui est la plus accessible cependant. 



Je vous recommande vivement la visite si vous passez à Quimper. cela donne une belle valeur ajoutée à ce genre de produit quand on connait les gens qui le produisent.
En ce moment même, une bouteille d'Eddu Silver se promène au travers des océans, le capitaine Némo en a d'ailleurs promis une rasade à ses hommes. Oui, parfois la vie est un roman de pirates.

vendredi 2 août 2013

Rehab : jour 2 - vitamines et minéraux

À Pont-Croix se trouve la meilleure pharmacie au monde... Impossible de se tromper c'est la seule du village.

                          


À partir de la rentrée je me lance dans un véritable marathon intellectuel dans duquel j'espère sortir victorieuse. Je vais apprendre le code de procédure pénale sur le bout des doigts. Histoire de mettre toutes les chances de mon côté, je me voue une fois de plus à la phytothérapie : du ginkgo et du bacopa pour mon petit cerveau, du magnésium pour l'anxiété, un complexe de vitamines et minéraux pour un coup de boost à l'état général de la patiente.

Je continue à feuilleter pour trouver le saint graal dans le domaine (peut-être de l'huile de foie de morue), si vous l'avez déjà trouvé, n'hésitez pas à m'en faire part! 

jeudi 1 août 2013

Rehab : première journée.


J'ai mangé : 
des tomates, du concombre, des fraises, des bananes, des olives, du raisin et un morceau de pain = je suis un lapin 

J'ai bu : 
de l'eau, du jus d'orange frais = si on reste sur ce portage ça me parait pas mal

J'ai pris : 
du magné B6 

J'ai fait : 
de la confiture de fraise = self estime +++
Fait du reperage pour une commande aroma-zone afin de mettre en œuvre ma nouvelle création Frankenstein de la cosmétique (ne me demandez pas pourquoi, mais la scène ou les villageois poursuivent la créature avec des torches et des fourches, je suis très fan!)

J'ai lu : 
un morceau du tome 4 de l'intégrale game of throne = achetée il y a des mois. c'est toujours bien certes, même si je commence à me lasser des "gentils courageux à qui il arrive toutes les merdes de la création" et des "méchants fourbes qui certes se prennent de temps en temps en retour de manivelle dans la tête, mais finalement pas tant que ça".

J'ai mis : de l'huile d'amande douce, du gel natif d'aloe vera, de l'eau "réveil matin" = back to basics

Bilan : plutôt bon, même si pas de sport et pas encore de tour à la pharmacie.